Produits laitiers et calcium, quel apport nécessaire ?

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Dans son livre « Lait, mensonges et propagande » que nous vous recommandons fortement, Thierry Souccar consacre un chapitre aux besoins en calcium. Il montre que lorsque le régime est riche en végétaux, il est inutile de se gaver de calcium comme le recommandent les autorités sanitaires.

D’autre part, augmenter les apports en calcium au-delà de 750 milligrammes par jour (mg/j) ne diminuerait pas le risque de fractures chez les femmes âgées...

 

Ecoutez Roland Weinsier, de l'université de l'Alabama: «On a du mal à voir l'intérêt des laitages parce que leur bénéfice sur la densité osseuse est extrêmement faible.» L'Organisation mondiale de la santé a même reconnu, il y a deux ans, que les pays qui consomment le plus de produits laitiers détiennent les records mondiaux de... fractures du col du fémur! Ils font également face à une épidémie de diabète infantile (dit «de type 1») sans précédent. Suspects? Encore les laitages. Ils déclencheraient chez certains enfants une maladie auto-immune responsable de la destruction des cellules du pancréas.

Comment des aliments courants peuvent-ils, à dose élevée, avoir des conséquences si calamiteuses? Nous ne consommons des laitages que depuis huit mille ans. Un laps de temps insignifiant à l'échelle de l'histoire de l'humanité. Pour la majorité d'entre nous, porteurs de gènes venus du fond des âges, le lait est encore un intrus: 75% des habitants de la planète ne le digèrent pas. Consommés aux doses officielles, les laitages abaissent notre niveau de vitamine D, substance connue pour ses effets anticancer. Les études publiées à ce jour suggèrent d'ailleurs une «association positive» entre laitages et cancer de la prostate. Pas de preuves formelles, certes, mais une inquiétude. Une de plus. Qui conduit l'Institut américain de recherche sur le cancer à recommander de consommer dorénavant des laitages «avec modération». C'est aussi le message de l'Ecole de santé publique de Harvard, que nous relayons dans notre livre... (extrait du site www.lanutrition.fr)

 

La qualité du lait, de vache, de brebis ou de chèvre dépend en grande partie du mode d’élevage et d’alimentation des animaux.

Mais surtout, le lait a été transformé et vendu transformé: notamment par le procédé d’homogénéisation ( datant de 1970) qui vise à scinder en fines gouttelettes les molécules de graisse contenues dans le lait. La crème ne peut plus surnager. Commode pour le distributeur qui démultiplie la date limite d’utilisation de façon extraordinaire, rendant le produit non oxydable et donc conservable pendant de longs mois.

 

Mais il n’est pas sans inconvénients pour le consommateur qui, du fait de la disparition de ces globules de graisse, ne peut maintenir un effet caillé dans son estomac suffisamment longtemps et favorise un temps de digestion et de contact avec la pepsine gastrique très diminué. Conséquence, les protéines contenues dans le lait sont insuffisamment digérées. Il y a maintien d’un taux d’acides trop élevé en fin de digestion gastrique et lésion du grêle lors de la vidange gastrique par cette acidité en excès. Les protéines du lait qui n’ont pas eu le temps d’être totalement transformées en acides aminés libres (non allergisants) passent à travers la porosité intestinale et crée des réactions.

 

Et donc le risque d’allergies aux protéines du lait est augmenté de façon nette par cette homogénéisation ou microfiltration. Nous obtenons la même chose avec les médicaments anti-acides ( cf travaux d’ Erika Jarolim en Autriche). L’étude européenne GABRIEL a également démontré que les fromages au lait cru non homogénéisé affinés>1 ans évitent les allergies alors que les fromages pasteurisés peu affinés la provoquent.

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Donc d’accord, ni pour ni contre le lait. Mais si on veut en consommer, il faut prendre du lait cru sortant du pis de la vache, non homogénéisé ou des fromages au lait cru affinés douze à dix-huit mois.

 Cela fait de nombreuses années que les scientifiques se demandent si les laitages ne favoriseraient pas le cancer de la prostate. Sur 22 études épidémiologiques, 15 ont rapporté que les hommes qui consomment le plus de laitages courent un risque plus élevé que ceux qui en consomment peu. Depuis le mois de mars 2006, une nouvelle étude est venue s’ajouter à ces données troublantes.

 

Il s’agit d’une étude française, issue des données de SU.VI.MAX, une étude prospective qui a suivi pendant 8 ans 13 017 hommes et femmes dont une partie consommait des compléments antioxydants, une autre partie un placebo. L’analyse que publie le British Journal of Nutrition dans son numéro de mars portait sur 2776 hommes. Les chercheurs ont observé un risque accru de cancer chez les hommes qui consommaient le plus de laitages et de calcium par rapport à ceux qui en consommaient le moins.

 

Pour l’ensemble des laitages, le risque est modérément élevé (+ 35%) ; en revanche pour le calcium, ce risque est multiplié par 2,4. Parmi les laitages, ce sont les yaourts qui poseraient le plus de problème, avec un risque de cancer qui augmente de 60% chaque fois qu’on consomme un yaourt en plus (125 g).

 

L’étude est cosignée du Dr Serge Hercberg, le responsable du Programme National Nutrition Santé (PNNS). Le PNNS conseille de consommer chaque jour 3 à 4 laitages dans le but de promouvoir la santé osseuse. Dans un document de 2003 censé faire référence sur les relations entre alimentation et cancer, le PNNS et son directeur écrivent qu’on ne peut « en aucun cas mettre en accusation le lait et les produits laitiers en termes de risque de cancer ». Prétendre le contraire, serait, selon le PNNS propager des « idées fausses pseudoscientifiques » qu’il est particulièrement important de « battre en brèche. »

 

Les laitages sont l’objet d’une promotion massive de l’industrie agro-alimentaire. De leur côté, les yaourts sont présentés comme des aliments-santé qui favorisent la « bonne » flore intestinale, ce qui est exact, et soutiennent l’immunité, ce qui est probable. Plusieurs études ont trouvé que les personnes qui consomment des laitages, yaourts et autres, ont un risque de cancer du côlon un peu plus faible que ceux qui n’en consomment pas. D’autres études suggèrent que les laitages pourraient aider à prévenir le diabète de type 2. Mais à la dose de trois à quatre laitages quotidiens, c’est-à-dire les recommandations en vigueur en France, les risques pourraient l’emporter sur les bénéfices. Les laitages apportent de grandes quantités de calcium et l’on pense que cela fait chuter le niveau de vitamine D active dans le corps, qui est l’une des armes dont dispose l’organisme pour prévenir l’apparition des cancers.

 

L’Ecole de santé publique de Harvard fut la première à attirer l’attention des scientifiques sur le risque possible de cancer associé à une consommation importante de laitages. « En l’état des connaissances, dit le Pr Walter Willett, directeur de l’Ecole de santé publique de Harvard (Boston) et membre du conseil scientifique de LaNutrition.fr, il nous paraît irresponsable de faire la promotion des laitages comme on le fait dans de nombreux pays. » L’Ecole de santé publique de Harvard conseille simplement de « se procurer une à deux bonnes sources de calcium par jour » parmi lesquelles figurent l'eau minérale calcique, les légumes crucifères, les sardines, les amandes ou les laitages. Les laitages ne sont donc pas un passage obligé, mais une option. Le Pr Willett ne croit d’ailleurs pas qu’il soit dangereux de consommer un laitage par jour.

 

La preuve formelle que les laitages favorisent le cancer de la prostate n'a pas été apportée, indique Thierry Souccar, directeur de la rédaction de lanutrition.fr. Mais, ajoute-t-il, « les avis du Ministère de la santé et du PNNS étant fidèlement suivis par des médecins et diététiciens français, il est urgent par précaution pour la santé des Français que le PNNS corrige le document de 2003 afin qu’il reflète fidèlement l’état des connaissances sur les laitages et le cancer, et surtout que cet organisme révise à la baisse ses recommandations en faveur des trois laitages par jour, comme nous le demandons avec de nombreux chercheurs depuis des années. »

 

 

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