Les pièges du végétalisme

Le végétalisme séduit de plus en plus d’adeptes dans les pays riches. Adopter une nouvelle hygiène de vie, protéger les animaux, respecter l’environnement, telles sont les ambitions défendues par le végétalien. Cette expérience ne se vit pas à la légère et demande de véritables connaissances physiologiques et nutritionnelles afin de bien la maîtriser. Tous les pratiquants ne sont pas éclairés sur les dangers d’un tel régime, plaçant au-dessus de leur santé leurs convictions morales et écologiques. Vous souhaitez en apprendre davantage sur cette alimentation très restrictive ? Vous ne voulez pas devenir un grand consommateur de compléments alimentaires pour combler vos carences ? Afin de prendre vos décisions en pleine conscience, découvrez dans cet article les atouts et limites du végétalisme et quelques réflexions pour prendre un peu de hauteur.

Qu’est ce qu’une alimentation végétalienne ?

En introduction, rappelons quelques définitions. Le végétalisme (ou véganisme du point de vue nutrition) est un régime alimentaire excluant les produits et sous-produits animaux. Il se compose donc uniquement de végétaux : céréales, légumineuses, oléagineux, graines, fruits et légumes. L'appellation “viande” utilisée par les végétaliens ne représente pas que la viande rouge. La protéine animale est : viande rouge, blanche, poisson, fruits de mer, laitages et œufs. Ils sont donc interdits, tout comme le miel. Pour les végans, l’utilisation du cuir est également prohibée ainsi que tout ce qui dérive du monde animal.

Ce régime est généralement adopté pour des raisons éthiques et écologiques. L’exploitation animale étant bannie, les adeptes défendent en priorité la protection des animaux et, en arrière-plan, s'opposent à l’agriculture intensive, non-respectueuse de l’environnement. Plus rare, ce choix est aussi adopté par des consommateurs pensant que les protéines animales sont néfastes pour la santé, jugées acidifiantes et indigestes. Celles-ci, comme tous types de protéines, produisent à la digestion de l’acide urique qui pourra s’accumuler lorsqu’elles sont consommées en trop grosses quantités et trop souvent, donnant lieu à l’accumulation dans le corps de toxines inflammatoires. C’est toujours le “trop” qui n’est pas juste !

 

Le végétarisme est moins strict, car il élimine les aliments ayant entraîné la mort d’un animal, autrement dit la viande, le poisson et les œufs de poisson. Les sous-produits animaux vivants (œufs, laitages, miel) peuvent être consommés, ce qui permet de bénéficier d’un apport protéique, rarement suffisant pour la santé.

Avantages et inconvénients du végétalisme

Le végétalisme est très souvent au départ un parti-pris, qui devient une façon de vivre et de se nourrir, un combat contre les abus des pays riches. Le monde pseudo-végan, qui surfe sur un phénomène, n’est pas la cible de cet article ; nous faisons référence ici aux personnes qui le suivent scrupuleusement et qui sont de plus en plus nombreux dans nos sociétés riches ! Chacun se forgera sa propre opinion quant aux bénéfices et risques de cette approche, selon ses valeurs personnelles et les informations nutritionnelles dont il dispose. D’un point de vue éthique, honorer le vivant animal est tout à fait honorable ; sur le plan nutritionnel, rechercher les bienfaits d’un tel régime est très vertueux. Remettre en cause ces principes n’est pas notre propos. Notre ambition vise à sensibiliser les lecteurs aux risques réels pour leur santé d’une telle approche. Nous accompagnons régulièrement dans notre centre Pranahvital des pratiquants en mauvaise santé, ce qui nous permet de vous livrer ici notre expérience de presque vingt années de réflexions, d’échanges et de transmission.

Les atouts d’une alimentation sans protéines animales

S’il est bien maîtrisé, le régime végétalien est momentanément source de santé. Il comporte en effet certains avantages : il réduit les risques de développer certaines maladies chroniques, comme les pathologies cardio-vasculaires, le diabète ou encore certains cancers, pathologies associées à “la malbouffe". Soulignons par exemple que les gros consommateurs de viande rouge augmentent leur probabilité de développer un cancer du côlon.

Grâce à la consommation d’autres aliments que les protéines animales, notamment les céréales et les légumineuses, le végétalisme apporte des nutriments riches et protecteurs comme les fibres et les vitamines C et E. Il a le mérite d’être basifiant et pourrait assurer le maintien d’un bon équilibre acido-basique dans le corps. Mais…

Les risques encourus par le végétalien

DES PROTÉINES MAL ÉQUILIBRÉS EN ACIDES AMINÉS ESSENTIELS :

 

L’autre travers provient des mécanismes de compensation, pas toujours exemplaires, adoptés par la personne carencée afin de combler ses manques. Seules les protéines animales (de haute qualité nutritionnelle, contenant tous les acides aminés essentiels) et les bonnes graisses sont satiétantes. Les céréales et légumineuses nous remplissent sans pour autant bien nous nourrir. Il faudrait en consommer 2,5 à 3 fois plus que les produits animaux pour arriver à satiété. Hors, les céréales et légumineuses en excès sont acidifiantes, et donc nocives pour le système digestif.

 

LES EFFETS POTENTIELLEMENT DÉLÉTÈRES  : 

 

Vous vous en doutez, ce régime n’est pas sans danger, en raison des carences qu’il peut entraîner.

  • En premier lieu, les protéines qui sont à la base de l’infrastructure cellulaire et du fonctionnement global du corps humain, ne sont pas amenées en assez grande quantité et qualité par les végétaux. (100% du corps humain est constitué de protéines). Les protéines végétales (céréales et légumineuses) sont dotées d’une mauvaise valeur biologique et d’une mauvaise biodisponibilité, en plus d’une digestion difficile créant gazs et donc de l’inflammation.
  • S’agissant des vitamines, un risque porte sur le déficit de vitamine B12 fournie exclusivement par l’alimentation animale. Celle-là est indispensable au système nerveux et à l’assimilation des glucides et lipides. Un complément alimentaire est impératif.
  • Le fer, minéral clé, provoque en cas de défaut  de l’anémie qui peut nuire à la qualité des globules rouges, nécessaires à l’oxygénation de l’organisme.
  • Le zinc est bénéfique à la défense immunitaire et la lutte contre le vieillissement cellulaire ; il est insuffisant dans l’alimentation végétale.
  • Les oméga 3, issus des poissons gras, sont très précieux pour la santé du système nerveux et cardiaque.

Afin d’espérer digérer à peu près les légumineuses, il faut les cuire à haute température, ce qui détruit les nutriments utiles à notre santé pour ne laisser dans l’assiette qu’une grosse quantité de sucres, de fibres et des protdigestif. Les repas de ces régimes extrêmes ne sont pas satiétants, mais nous calent momentanément ; l’adepte a donc souvent faim et grignote sans cesse pour compenser.

Les céréales qui contiennent du gluten posent également problème tellement elles ont été transformées au cours de ces 60 dernières années…. Les aliments transformés, sources de sucres et de mauvaises graisses, peuvent être tentants d’autant plus qu’ils sont disponibles à profusion. Le surplus d’oléagineux n’est pas recommandé non plus. Les fruits et surtout les légumes peuvent être consommés sans modération, mais n’apportent pas la satiété espérée.

S’agissant de nos amis végétariens, comme cela est permis, ils mangent des produits laitiers, mais ont tendance à en abuser pour satisfaire leurs besoins protéiques. Or, ceux-ci sont très inflammatoires et ne doivent pas être consommés tous les jours.  

D’une manière générale, retenez que les excès comme les déficits sont néfastes. Comme le disait Paracelse (médecin allemand du 16ème siècle) : « Tout est poison, rien n’est poison, seule la dose compte. » Le trop ou le trop peu n’ont de sens que momentanément, il est toujours bon de revenir au juste milieu…

 

 L’ENJEU : RESPECTER AVANT TOUT SON CORPS AU RISQUE SINON DE LE METTRE EN PÉRIL :

 

Afin de répondre aux besoins de l’organisme, il est recommandé au végétalien de se faire accompagner par un spécialiste de la nutrition, surtout à l’initiation. S’il veut cohabiter harmonieusement avec sa nouvelle pratique, s'il a compris l’importance de son incarnation ainsi que le respect qu’il doit avoir envers son corps physique, il devra impérativement connaître quel est son tempérament (lire “le miracle du jeûne”, ed. First), sa vitalité, et quelles sont ses capacités digestives puis comprendre les bases d’une alimentation saine pour se préparer des assiettes équilibrées et y être attentif sur le long terme. Pour ne pas perdre de masse musculaire et afin d’aider son organisme à fixer les protéines (les acides aminés), il devra pratiquer assidûment de l’exercice physique.  

 

De nombreuses recettes vegan aident à cet apprentissage. Souvent en carence, il faudra penser à la supplémentation en vitamines B12 et D, oméga 3, zinc, etc., ce qui crée une dépendance à l’égard de l’industrie agro-alimentaire. Il lui sera rappelé l’importance de manger chaque jour des fruits et légumes, riches en fibres, vitamines et minéraux. 

En respectant ces grands principes, le végétalien s'assure d’un régime équilibré et pourra alors compter sur l’ensemble des bénéfices. Sa responsabilité est donc en jeu, il ne s’agit pas simplement d’adhérer à une mode, une philosophie ou une religion…

Malheureusement, tous les adeptes ne sont pas sensibilisés à cet impératif. Il n’est pas rare de croiser des personnes très carencées, épuisées, en perte de vitalité et dépourvus de ressources pour répondre au stress de notre société moderne. Par manque de protéines, leur système immunitaire est affaibli ; leurs neuromédiateurs sont insuffisants, ce qui les prive des hormones du plaisir et de joie. Au nom de leurs motivations morales et politiques, elles finissent par se couper de leur corps et à créer de profonds déséquilibres qui seront longs et difficiles à corriger. Il est alors de notre devoir de les alerter et leur proposer une formule adaptée puisque le jeûne et la détox sont à l’évidence exclus. A l’institut Pranahvital, nous prenons le temps de discuter avec nos curistes afin de comprendre leurs motivations et de leur faire mesurer les risques encourus à long terme. Cette discussion peut créer un déclic : la personne prend alors conscience des pièges dans lesquels elle est tombée, ce qui l'amènera progressivement à réviser ses convictions personnelles pour reconquérir sa santé.

LE RÔLE CLÉ DES APPORTS PROTÉIQUES :

 

Souvenez-vous que le repas le plus facilement digeste, nourrissant, satiétant et non inflammatoire est celui-ci : une portion de protéines animales accompagnée de deux à trois portions de légumes crus et cuits. C’est à partir de ce type d’alimentation que le système digestif humain a maturé au cours du temps. Bien sûr, tout ceci sera à ajuster en fonction du climat du moment, de la vitalité, du tempérament de la personne. (Cela fera l’objet d’une autre publication).

La protéine animale se caractérise par des teneurs élevées en créatine, carnitine, acide linoléique conjugué et carnosine, molécules indispensables au bon fonctionnement musculaire et potentiellement intéressantes pour prévenir la sarcopénie, c'est-à-dire la fonte musculaire. N’oublions pas non plus que l’os est d’abord constitué de protéines dont il a besoin pour rester solide, ce qui lui permet de faire face aux risques d’ostéopénie et d’ostéoporose

Ainsi, la portion de protéines animales admise par la médecine allopathique et la médecine préventive naturopathique est de 0,8g de protéines brutes/kg de poids idéal chaque jour. En sachant qu’en moyenne, 100 g de protéine animale crue contient 20 g de protéine brute. Pour un adulte de 70 kg, il faut donc un apport journalier (en deux ou trois prises) de 280 g de protéines animales ou deux à trois fois plus de protéines végétales…

Prendre de la hauteur face à la posture du véganisme

Les défenseurs de ce régime justifient leur choix par des arguments environnementaux et/ou éthiques. Ces valeurs se respectent : d’une part, l’agriculture intensive, notamment la production de viande et de lait, est l’une des principales sources de rejets de gaz à effet de serre. D’autre part, certaines conditions d’élevage industriel et le sort réservé aux animaux, reconnus par la loi comme des « êtres vivants doués de sensibilité », ne peuvent pas laisser indifférents. Pour autant, le végétalisme doit-il devenir absolument une religion ?

 

Tout d’abord, l’élevage intensif est loin de représenter la majorité de notre élevage bovin, la majeure partie du troupeau vit en pâturage l’été et en stabulation l’hiver. Donc, attention à ne pas construire un argumentaire sur ce qui n’est pas une généralité. Puis, nous l’avons vu précédemment, les effets sur la santé d’un régime mal régulé peuvent être délétères. Par ailleurs, quelques réflexions méritent d’être partagées afin de prendre du recul face à des principes qui ressemblent à une forme d’idéologie éloignée des réalités.

  • Selon certaines études, en éliminant la viande au profit d’une nourriture végétale, les répercussions sur l’environnement ne seraient pas nulles. La consommation serait différente, mais impacterait la santé de la planète puisque des terres agricoles seraient investies à grande échelle par les  céréales et les légumineuses afin de satisfaire les besoins de la population mondiale en consommation de protéines végétales. Ce qui impliquerait donc déforestation, destruction des biotopes (flore et faune), stérilisation des terres…  
  • L’humanité a besoin d’engrais provenant des déjections animales pour garantir son agriculture. En l’absence de cet élevage, de l’engrais viendrait à manquer. Sa survie serait donc remise en cause. Comme alternative au fumier animal, des solutions biotechnologiques permettraient d’y remédier, non sans conséquences écologiques.
  • A l’époque paléolithique, les chasseurs-cueilleurs vivaient des produits de la cueillette et de la chasse ou de la pêche. Les protéines animales ont toujours eu leur place dans le patrimoine alimentaire ; elles ont d’ailleurs accompagné le développement de l’homme à travers les siècles et nous sommes devenus Homo sapiens sapiens grace à la domestication du feu et de ce fait à la consommation augmentée du produit de la chasse. Remettre en cause l’utilité des ressources animales revient à nier leur importance pour la vie humaine, même au prix de leur mort. Ce lien entre vie et mort assure l’équilibre entre les espèces vivantes et la biodiversité en général. Le monde vegan refuse la souffrance des animaux alors qu’il maltraite son propre corps physique; il nie de fait la mort, mais aussi la réalité de la vie. Voilà un biais causé par le confort de nos sociétés riches nous éloignant de la connaissance des lois naturelles…L’Homme est partie intégrante de la nature, il est constitué de tous ses éléments en lui, minéral, végétal et animal, et doit renouveler sans cesse les millions de cellules de son corps qui meurent physiologiquement chaque jour par des matériaux les plus sains et vivants que possible. Voilà le prix de la santé, dans le courage de s’incarner (investir la chaire) et retrouver son véritable lien à la nature, qui ne soit pas de l’idéologie ou de la sensiblerie, mais qui nous rattache à la pleine conscience de la Vie. Réintégrer notre État Naturel, c’est remettre de la conscience dans chaque acte qui change l’énergie de l’acte lui-même. Honorer la vie et la mort ajustera les niveaux vibratoires dans lesquels nous vivons.  Nous faisons partie des cycles de la nature et par notre rôle de prédateur (intelligent) devrions participer à l’équilibre des espèces.
  • A la radicalité du végétalisme, des solutions pourraient être trouvées, en promouvant le déploiement de méthodes moins intensives, tournées vers l’agroécologie par exemple. En recherchant la qualité et non la quantité, le bien-être animal serait davantage préservé, les conditions de travail des éleveurs meilleures et l’assiette du consommateur plus saine. 

Le compromis pourrait être celui-ci : manger moins et de meilleure qualité. Qu’en pensez-vous ? Soyons le plus possible (et sans rigidité) locavores et flexitariens. Choisissons la provenance de nos protéines animales, privilégions les petits producteurs et leur savoir-faire. Menons une véritable réflexion sur le cycle vie et mort, sur ce qu’est l’incarnation sur notre planète Terre et les implications que cela oblige. Notre Terre est un lieu d’expérimentation et d’apprentissage où chacun à son niveau joue le théâtre de la vie. Ne fuyons pas notre condition par une hyperactivité mentale mais, par nos choix sensés et responsables, vivons par notre cœur ! 

 

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